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EPISODE N° 17 – Divagations sur les plaies

LyrkhanLes égyptiens sont pour connus pour avoir construit les pyramides. Ouah, ça démarre fort non ? Avec une telle entame, je peux prétendre au Pulitzer !!! Au Nobel ? Si vous le dites, alors, pourquoi pas.

Et pourquoi cette référence à ces illustres bâtisseurs ? Tout d’abord on s’interroge toujours sur les méthodes de constructions des pyramides et parce qu’ils ont subi les 7 plaies…

Et ces deux références me font penser à la salle Pleyel. Je vous ai déjà parlé de ce beau chantier dont je suis si fier (le foot…, arbitré par un gardien…, croate… ah vous voyez bien !!! Sinon rdv sur l’Episode N° 13).

Évidemment cela ne laisse que peu d’indices pour comprendre l’allusion aux égyptiens, alors je vais, sans plus attendre, dévoiler mes secrets (enfin ceux de Pleyel, ne rêvez pas ! Je ne dévoilerai rien d’intime ici. Non ! N’insistez pas ! Je réserve ça à une personne qui me coûte une centaine d’Euros de l’heure !)

Alors, première référence : moi non plus, je n’ai toujours pas compris comment la coque de la salle tenait. Mais elle tenait, sûrement par habitude. Elle avait tellement été traficotée par des sagouins successifs d’apprentis acousticiens, thermiciens, décorateurs, que l’on frisait le paradoxe de la poule et de l’œuf. Impossible de déterminer qui du faux-plafond, des gaines ou de la coque acoustique tenait l’autre. Je finis par me demander si, ces éléments, finalement conscients du fragile équilibre dans lequel ils se trouvaient, ne jouaient pas à un énorme ‘je te tiens, tu me tiens’. En l’occurrence la tapette aurait été une chute de 17 mètres sur le public !!! Evidemment, ça motive à se tenir tranquille !

Je ne vous raconterai pas comment je m’en suis sorti, enfin pas aujourd’hui. Je vous le mets de côté pour une prochaine fois, l’objet étant ici d’illustrer ma brillante allusion à nos ancêtres bâtisseurs.

… je sens que je vous ai perdu… rewind….

Ah ! Vous êtes restés coincés sur mes relations tarifées… oups…. Mais non, qu’alliez vous penser, je parlais de mon psy bien évidemment. Franchement si vous n’étiez pas des lecteurs assidus vous me décevririez presque !

Prenez quelques instants pour reprendre la lecture où vous aviez douté de mes mœurs et revenir avec moi.

Ok ! Alors c’est parti !

Maintenant, je peux expliquer la référence aux 7 plaies : si ma mémoire est bonne, Moïse, frère du pharaon veut que son peuple soit libéré. Comme pharaon ne veut pas, ils s’engueulent et Moïse, qui entend bien avoir raison, fait appel à ses pouvoirs pour faire céder son frère. Il lui envoie toute sorte de trucs pas sympas. Je vous laisse aller voir sur internet, il ne manquait pas d’imagination !

Ça y est vous êtes allé voir ? Quoi? il y en a dix ?! … On m’aurait menti… pffff, je fais quoi maintenant ? Je réécris le texte ? Oh, on s’en fout non : 7 ou 10 ? Maintenant que le mal est fait, on va pas chipoter. Et, à vrai dire, je préfère 7 à 10. Stylistiquement, ça sonne mieux. D’autant que, je suis sûr, que si vous faites un sondage autour de vous, vous arriverez plus souvent à 7 qu’à 10.

Et, comme je suis l’auteur, je fais ce que je veux, mon histoire sonne mieux avec 7, et puis c’est tout… Mais non, je m’énerve pas, mais quand même, on peut plus faire ce qu’on veut sans qu’il y en ait qui se croient plus malin en allant voir sur internet, si tout est vrai, et tout et tout… Ouais, ben c’est avec des comportements comme ça qu’on finit par bruler des livres plutôt que de les lire… Comment ça, j’exagère ? Ben demandez à PPDA ! Oui, qu’est-ce qu’on a retenu de son dernier bouquin ? Qu’il l’avait pompé sur un autre… exactement… Et pourquoi ? Ben parce que des petits rigolos au lieu, de lire tranquillement et de profiter de la profondeur de pensée de PPDA, s’en vont fouiller dans la toile, si quelqu’un aurait pas déjà écrit un truc similaire… mais on se fout de qui ?

A-t’on reproché à Mozart d’avoir pompé sur Beaumarchais pour les noces de figaro ?

On dénigre Einstein parce que Lorentz et Poincaré avaient eu la même intuition avant lui ? Et puis e=mc², franchement, même un enfant de 5 ans sait ça maintenant, alors y a pas de quoi claironner non plus !

On a fait un procès au mec de Lille qui a piqué une chanson à un Marseillais et en a fait un hymne national ? Non, pas qu’je sache, alors ça va quoi !

Si ça me plaît qu’il y en ait 7 moi, il y en aura 7 ET PUIS C’EST TOUT….

Ah si y a bien un truc que je supporte pas c’est la mauvaise foi et le temps qu’on peut perdre à devoir se justifier quand on a raison…

Bon c’est fini ? Vous êtes calmés ? Je peux continuer ?

(Ouais ben, on s’en fout 7 ou 10, on va y passer la nuit non plus…) … (j’en étais où avec tout ça ?)

Tiens et Homère…, on lui dit rien à Homère !!!

Son type i’ s’barre dix ans, i’ fréquente des déesses qui tombent amoureuses de lui, i’ fricote avec des moutons, des sirènes et pleins de trucs que je préfère oublier… et il se ramène, la gueule enfarinée, style ‘y avait du monde au tabac, c’est pour ça que j’étais un peu long’, et sa nana que tous les grecs convoitaient et draguaient ouvertement, qu’est-ce qu’elle faisait ? Ouais !!! Elle tissait !!! Non mais sérieusement t’y crois ? La moitié des princes de Grèce la drague, elle est seule, avec son mioche, elle touche pas le RMI, elle a pas vu le loup depuis dix ans et elle ? : « non, vous comprenez, pas ce soir, j’ai un truc sur le feu, et mon mari peut rentrer à tout instant… » et après c’est moi qui suis de mauvaise foi, non franchement c’est à vous dégouter d’écrire tiens !!!

Tiens d’ailleurs j’arrête… Salut !

Grmblll…

Ok, bon les 10 plaies d’Égypte, si vous voulez. En fait, on s’en fout vraiment, vous allez voir.

Ce que vous ne savez probablement pas c’est que le chantier de la salle Pleyel était habité, oui, au-dessus des bureaux il y avait un appartement magnifique, loué par un cinéaste de renom, auteur de quelques films à succès populaire comme on dit (non mais c’est vrai, 7 ou 10 on s’en fiche quoi…). Et ce brave homme avait décliné les propositions de relogement pendant les travaux et pensait pouvoir continuer à travailler dans la sérénité avec nos gentils marteaux piqueurs comme voisins. Vous la sentez arriver la référence aux … plaies d’Égypte ? (j’ai pas envie de me fâcher… mettez ce que vous voulez comme chiffre…)

A notre décharge, il faut comprendre que le bâtiment date de 1927, et à l’origine ce n’était qu’un seul complexe artistique où toutes les parties communes communiquaient (d’où leur nom (et pendant les travaux ce sont surtout les avocats qui communiquaient entre les parties (et je remets 100 F dans le nourrain))). Impossible, dans ces conditions, de savoir où passaient les câbles et les tuyaux… alors on faisait des essais.

« Vas-y, coupe celui-là, ça devrait aller je pense… » schklingggg…

« Zut… on lui a coupé le téléphone »

« Et celui-là ? »

« Oh vas-y, il l’air vieux… » kzzzzz…

« Ah ça ? C’était la lumière ! Bon, tu vois on avance »

« Ce tuyau-là ? Promis, il sert à rien… » pschitttt…

« Oups, c’était pas la douche ça ?… Fais gaffe quand même ! »

« Et là… ? » …. (je suis à court d’onomatopées …)

« Euh non… internet… »

« Ah celui-là, je suis sur, ma main à couper… »

«Ben voyons ! Le chauffage, en plein hiver !!! Ah bravo »

« Au point où on en est… coupe tout… »

« Et hop l’antenne télé »

« Ca y est ? T’as fini ? »

« Non, un dernier »

« Allez go… »

« Oh put… l’ascenseur… non, tu merdes là… 9 étages, à son âge… pas fair play les gars… »

Bon, allez, je vous laisse compter… 7… oui vous avez compris maintenant.

C’est ça la chute ? Non, pas tout à fait… lui aussi pensait qu’on en avait fini… grave erreur !

Nous sommes allés visiter la salle symphonique de Lucerne (de Jean Nouvel… 5 ans de travaux, alors il va pas nous emmerder pour avoir réussi à faire le philharmonique en 2 ans seulement) pour s’inspirer de la qualité acoustique de la salle (le même acousticien que Pleyel, d’où l’intérêt de la visite). En atterrissant à l’aéroport de Bâle (oui Lucerne est en suisse), mon acolyte préféré que j’avais laissé sur place, m’appelle :

« Allo ? J’ai une bonne et une mauvaise nouvelle … »

« Il n’y a pas de blessés … »

« Et la mauvaise ? »

« On a mis le feu chez biiippp ! »

Et de 8, comme ça tout le monde est d’accord….

Et si on avait commencé par là, ça aurait été plus simple.

Catégories :BTP Métier

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Lyrkhan

Je m’appelle..., et puis quoi encore... (l’anonymat dans certaines situations est vital) et je suis ingénieur dans le BTP.

Depuis 1988 je travaille dans le Bâtiment, formé à l’ESTP (Ecole Spéciale des Travaux Publics) où je me suis plus illustré au Journal interne et aux aventures Théâtrales, qu' en assistant aux passionnants amphithéâtres de RDM*. J’y ai cependant appris à aimer le travail d’équipe et le plaisir de réussir des projets.

J’ai, majoritairement passé ma carrière à rénover des Bâtiments Parisiens et cette passion du « construire ensemble » m’a toujours guidée au cours de mes nombreux chantiers.

Et si je parle de passion, c’est qu’il en faut une certaine dose pour apprécier de faire ce métier chronophage, protéiforme et viril, où l’on s’appelle plus souvent « ma couille » (il faudra vous y faire) que « cher ami », surtout si l'on préfère l’univers de Boris Vian et Pierre Desproges à la lecture assidue du BAEL** ou des DTU***.

Malgré ce décalage, je n’ai jamais perdu cette passion du métier, parce que les aventures humaines sont finalement toujours plus importantes que les calculs aux éléments finis, parce qu’un con debout va toujours plus loin que deux ingénieurs assis (ah je vous avais prévenu) et enfin parce que bien que souvent suspecté d’être un atypique « qui n’aime pas les cases », j’ai apporté ma pierre à ces aventures pour mon grand plaisir et pour la réussite des projets.

Aujourd’hui, je suis passé de suspect qui se cache à coupable qui l’assume, voire le revendique.

L’aventure est dans le partage, alors je vous présente, à travers des témoignages, des observations et des critiques : un rapport d’étonnement de… presque 30 ans.

il était temps que je l’écrive.

(*) RDM : Résistance des Matériaux : Tous les matériaux ne résistent pas de la même manière. Belle évidence non ? Eh bien, il faut croire que cela ne suffit pas, puisque des ingénieurs en ont fait une science qui permet de calculer si un pont tient mieux avec du métal qu'avec des élastiques.

(**) BAEL : Béton armé à l’Etat Limite : Méthode de calcul du béton armé dont je serai totalement incapable de vous préciser le début du commencement du préliminaire et franchement je n’ai pas honte.

(***) DTU : Documents Techniques Unifiés : Titanesque recueil de méthodes de construction qui regroupe tout le savoir-faire du BTP. « La bible » comme disent certains, et comme toute bible, il y a les ultra-conservateur qui s’y réfèrent oblitérant toute tentative d’interprétation aussi mineure soit-elle. Toute relation avec des événements récents est totalement assumée.

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